C’est la Semaine de l’Industrie, que vous inspirent les résultats du sondage mené par l’ifop, et notamment la place de l’énergie qui arrive 3ème comme secteur d’avenir selon les ingénieurs interrogés (derrière l’aéronautique et l’armement) ?
Pierre Cheyron : Que l’énergie soit perçue comme l’un des secteurs les plus crédibles pour soutenir la réindustrialisation est une vraie reconnaissance. Cela reflète le travail engagé depuis plusieurs années : déploiement massif de solutions bas carbone, électrification des usages, montée en puissance de la chaleur renouvelable… Nous avons transformé nos métiers et construit une trajectoire claire, visible. L’énergie est un secteur d’avenir, et nous sommes fiers que ce soit aussi la perception des Français.
ENGIE porte une voix forte sur la réindustrialisation. Quel est notre bilan ?
P.C. : Nous sommes au cœur des enjeux : l’industrie représente près de 20 % des émissions françaises, et 30 % de l’énergie qu’elle consomme est encore perdue. Cette déperdition d’origine thermique est appelée “fatale” car non utilisée. Or, dans une logique circulaire, ce déchet peut être récupéré pour en faire une ressource. ENGIE agit directement sur ces leviers. Nous concevons, exploitons et maintenons plus de 160 systèmes d’énergies bas carbone sur les sites de nos clients industriels en Europe, et avons l’objectif ambitieux de passer à 250 sites d’ici 2030. Grâce à nos solutions, nous réduisons leur facture d’énergie jusqu’à 25%, nous sécurisons leur approvisionnement et nous décarbonons leur production.
Quelles solutions ENGIE propose-t-il concrètement aux industriels ?
P.C. : Nous intervenons sur tout le spectre énergétique : récupération de chaleur fatale, production de chaleur renouvelable, efficacité énergétique, électrification, biométhane, hydrogène renouvelable, infrastructures locales… Ces solutions permettent de renforcer l’indépendance énergétique et de limiter l’exposition à la volatilité des marchés, d'optimiser la valorisation énergétique et de stabiliser les coûts. Ainsi, nous contribuons à améliorer leur compétitivité et nous renforçons la souveraineté énergétique des territoires.
Un exemple ?
Le contrat signé avec Lesaffre, un leader mondial de la fermentation basé dans le nord e la France, en est un exemple emblématique. Sur leur site historique, nous avons installé deux pompes à chaleur industrielles de 19 MW pour valoriser la chaleur issue de la fermentation.
Résultat :
- 120 GWh d’énergie produits par an,
- 70 % des besoins en chaleur couverts,
- 30 000 tonnes de CO₂ évitées
- 150 000 m³ d’eau économisés.
C’est typiquement ce que nous savons faire : capter une énergie dormante, la transformer en ressource utile et réduire immédiatement l’empreinte carbone du site.

La solution de chaleur fatale choisie par Lesaffre





