LEurope est jusqualors en avance en matière
de transition énergétique et sest donné pour ambition
datteindre la neutralité carbone à lhorizon 2050
On ne peut prendre le risque dun retour en arrière
JeanPierre Clamadieu Président du Conseil dAdministration
QUELLES CONSÉQUENCES CETTE
CRISE AURA-T-ELLE POUR LE MIX
ÉNERGÉTIQUE EUROPÉEN ?
Jean-Pierre
Clamadieu
: L’Europe est
jusqu’alors en avance en matière de
transition énergétique et s’est donné
pour ambition d'atteindre la neutralité
carbone à l'horizon 2050. On ne peut
prendre le risque d’un retour en arrière.
Il faut au contraire accélérer cette
transition pour construire un mix
énergétique diversifié, décarboné,
et le plus abordable possible.
Nous devons pour cela développer
les énergies renouvelables, le nucléaire
dans les pays qui le souhaitent,
mais aussi les installations de production
ou de stockages flexibles nécessaires
à l’équilibre et à la fiabilité du réseau.
À cela doit s’ajouter le recours
aux molécules, indispensables à
la décarbonation de l’industrie lourde
et au transport, dans un premier
temps du gaz naturel, mais le biogaz
et l’hydrogène ont vocation à lui être
rapidement substitués. Pour permettre
l’accélération de cette transition,
renforcer la compétitivité de notre
industrie et apporter une forme
de protection aux consommateurs,
le marché de l’électricité européen doit
évoluer : ENGIE a fait des propositions
en ce sens.
COMMENT VOYEZ-VOUS
LES CONSÉQUENCES DE
CETTE CRISE POUR ENGIE
Catherine MacGregor Elle montre
la pertinence de notre stratégie pour
relever ces défis Notre vision dun
mix énergétique équilibré nécessite
daccélérer le développement des
énergies renouvelables électriques et
gazières tout en maximisant lutilisation
des infrastructures existantes
Nous avons mis en service 39 GW
de capacités renouvelables cette année
en ligne avec notre objectif de 50 GW
dici à 2025 et 80 GW dici à 2030
Nous avons aussi remporté des succès
majeurs dans les domaines des réseaux
de chaleur et de froid de la mobilité
verte et de la production sur site
QUEL REGARD PORTEZ-VOUS
SUR LES TRANSFORMATIONS
DU PAYSAGE ÉNERGÉTIQUE
MONDIAL ?
Jean-Pierre Clamadieu : Le déclenchement
de la guerre en Ukraine a entraîné
une situation inédite sur les marchés
de l’énergie en isolant progressivement
la Russie, qui était encore en 2021
le premier pays exportateur d’énergie.
Dans ce contexte, sécuriser les
approvisionnements et accélérer
la transition énergétique pour accroître
son indépendance stratégique sont
devenus des priorités pour l’Europe.
Cette transition énergétique est
d’autant plus urgente que le changement
climatique devient très visible, au travers
de phénomènes météorologiques et
climatiques extrêmes qui démontrent
l’urgence de réduire nos émissions
de gaz à effet de serre. Dans le même
temps, aucune avancée majeure dans
l’engagement des États n'a été actée
lors de la COP27.
Ces réponses à l’urgence ne doivent
pas masquer la nécessité pour l’Europe
de comprendre que la combinaison
de prix élevés de l’énergie et de la
mise en place aux États-Unis d’un cadre
très attrayant pour les investisseurs,
et en particulier ceux engagés dans
les technologies vertes, peut conduire
à affaiblir durablement son tissu
industriel. Une réponse européenne
me semble aujourd’hui urgente en
mobilisant des outils aussi simples
et puissants que ceux prévus par
l
Inflation Reduction Act
COMMENT ENGIE A-T-IL AFFRONTÉ
LA CRISE ISSUE DE LA GUERRE
EN UKRAINE ?
Catherine MacGregor : ENGIE a
été en première ligne. Nous avons
réussi à diversifier et sécuriser nos
approvisionnements en gaz pour
servir nos clients. Nous avons rempli
notre mission aux côtés des États,
en exploitant au maximum nos
infrastructures gazières, qu’il s’agisse
du transport, de la distribution,
des terminaux d’importation ou
du stockage. Tout cela nous a permis
de préparer le passage de l’hiver
avec sérénité.
Nous avons également agi pour soutenir
nos clients, particuliers et entreprises,
aux côtés des pouvoirs publics.
Notre Groupe s’est pleinement mobilisé
et je veux remercier les équipes dont
l’engagement a été sans faille.
En parallèle, malgré la crise, nous avons
poursuivi la mise en œuvre de notre
plan stratégique. ENGIE est désormais
recentré sur ses métiers cœur et sur
ses pays clés et en ordre de marche
pour la croissance. Nous sommes
pleinement engagés pour accélérer
la transition énergétique, grâce à
un Groupe plus intégré, plus digital et
plus industriel. Cela passe notamment
par renforcer nos efforts en matière de
santé-sécurité au travail, une priorité
absolue pour ENGIE : nous avons lancé
cette année un plan pour mobiliser
lensemble du Groupe et ses soustraitants
sur ce sujet crucial
ÉDITO
04 - NOTRE AMBITION